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L'actualité des Freenautes, de Free et sa Freebox, Free Mobile, Freebox TV, FTTH et des télécoms Voir les Non lu | Plus vieux en premierL’Ukraine intégrée à la zone d’itinérance UE : une avancée géopolitique et technologique décisive
Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 17/07/2025 à 12:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

Depuis le début du conflit déclenché par l’invasion russe en février 2022, l’Europe n’a cessé de renforcer ses liens avec l’Ukraine sur tous les fronts : diplomatique, militaire, économique… et numérique. Parmi ces initiatives, la récente décision du Conseil européen d’intégrer l’Ukraine à la zone d’itinérance Ukraine UE « Roam Like at Home » à compter du 1er janvier 2026 s’inscrit dans cette dynamique.
Au-delà du symbole politique, cette intégration est une transformation structurelle qui va impacter des millions d’utilisateurs ukrainiens et européens. Elle illustre également un tournant pour les opérateurs télécoms, en particulier ceux déjà engagés aux côtés de l’Ukraine, comme le groupe iliad.
Ce qu’il faut retenir de cette décision historique.
La Commission européenne a salué l’adoption par le Conseil de sa proposition d’intégrer l’Ukraine à la zone d’itinérance de l’Union. Concrètement, cela signifie que les Ukrainiens utilisant un numéro local pourront, dès le 1er janvier 2026, passer des appels, envoyer des SMS et consommer des données mobiles dans les 27 pays de l’UE sans frais supplémentaires – exactement comme n’importe quel citoyen européen.
Cette décision est le prolongement d’un accord volontaire signé entre les opérateurs européens et ukrainiens dès 2022, en réponse à la crise humanitaire. Ce dispositif provisoire, reconduit jusqu’à fin 2025, permet déjà aux réfugiés ukrainiens d’accéder à des communications à tarif réduit voire gratuites, notamment en Pologne via l’opérateur PLAY, filiale du groupe iliad.
La généralisation prévue pour 2026 franchit un nouveau palier : elle institutionnalise l’itinérance ukrainienne au sein du marché unique numérique, condition-clé de l’intégration progressive de l’Ukraine dans l’espace européen.
Roaming sans frontières : un geste politique fort doublé d’un défi technique.
Si l’annonce a une portée hautement symbolique, elle soulève aussi plusieurs questions d’ordre technique et économique. Sur le fond, elle s’inscrit dans la vision d’une Europe numérique unifiée, où la connectivité ne s’arrête plus aux frontières géographiques ni aux statuts politiques.
Mais sur le plan opérationnel, l’intégration de l’Ukraine dans la zone d’itinérance européenne ne se fera pas sans ajustements. D’abord, une harmonisation tarifaire sera nécessaire : les opérateurs télécoms européens devront absorber une partie des coûts liés à l’itinérance des utilisateurs ukrainiens. De leur côté, les opérateurs ukrainiens devront se conformer aux règles européennes, notamment celles définies par le règlement 531/2012, qui encadre les tarifs de gros et les conditions d’usage équitable du roaming.
Ensuite, la question de l’interopérabilité des réseaux devra être résolue. Certains opérateurs devront moderniser ou adapter leurs infrastructures pour garantir une qualité de service homogène, sans coupures, lors des déplacements transfrontaliers entre l’Ukraine et les pays de l’Union.
Enfin, la protection des données personnelles représente un enjeu central. L’application du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) à des services opérant partiellement ou totalement depuis l’Ukraine exigera des ajustements réglementaires importants pour les fournisseurs locaux, qui devront se mettre en conformité avec les standards européens en matière de confidentialité et de traitement des données.
Pour les utilisateurs, c’est un gain immédiat en accessibilité numérique, notamment pour les millions d’Ukrainiens expatriés ou déplacés. Pour les opérateurs, c’est un test grandeur nature de solidarité numérique à l’échelle européenne.
Iliad, Orange, Deutsche Telekom : quand les opérateurs s’engagent.
Parmi les groupes télécoms les plus actifs dans l’accompagnement de l’Ukraine, iliad se distingue par sa communication proactive. Sur LinkedIn, Thomas Reynaud, CEO du groupe, a salué l’initiative comme « une étape significative et un signe symbolique de ce qu’est l’Europe : la solidarité, la coopération et l’unité ».
Ce n’est pas la première fois que le groupe met en avant son soutien. Dès 2022, iliad proposait des cartes SIM gratuites aux réfugiés ukrainiens sur tous ses marchés, avec une action particulièrement marquée en Pologne. PLAY, sa filiale locale, a été un acteur-clé de cette opération humanitaire numérique.
Mais iliad n’est pas seul. Orange, Deutsche Telekom et Vodafone se sont également engagés dans l’accord volontaire d’itinérance. Leur participation active sera essentielle pour garantir le bon déroulement de la phase de transition vers 2026, tant sur les aspects techniques que commerciaux.
Vers une Europe des télécoms plus résiliente ?
L’intégration de l’Ukraine à la zone d’itinérance n’est pas un geste isolé. Elle fait partie d’un ensemble plus vaste de réformes visant à renforcer la souveraineté numérique européenne.
Dans ce contexte, plusieurs tendances de fond émergent. D’abord, on observe une accélération de la convergence réglementaire entre l’Ukraine et l’Union européenne, notamment dans des domaines stratégiques comme le numérique, les télécommunications, la cybersécurité ou encore la protection des consommateurs. Cette harmonisation progressive vise à préparer l’intégration juridique et technique de l’Ukraine dans le marché unique.
Ensuite, on assiste à une montée en puissance de la connectivité à vocation humanitaire, dans un monde où les conflits ne se jouent plus seulement sur le terrain militaire, mais aussi dans la sphère de l’information. Garantir l’accès à des réseaux fiables devient un impératif autant diplomatique que sécuritaire.
Enfin, l’Union européenne pourrait être amenée à renforcer sa stratégie industrielle dans le domaine des infrastructures critiques – câbles sous-marins, satellites, réseaux mobiles ou antennes – en soutenant leur déploiement dans les pays candidats à l’adhésion. Un levier à la fois politique, économique et géostratégique.
La coopération avec l’Ukraine pourrait devenir un laboratoire pour tester une extension future du marché unique numérique à d’autres pays de l’Europe de l’Est.
Quel avenir pour les utilisateurs et les opérateurs ?
L’entrée de l’Ukraine dans la zone « Roam Like at Home » est une avancée tangible pour les citoyens ukrainiens et européens. Mais elle interroge aussi la capacité des institutions européennes à soutenir durablement ce modèle, notamment en période d’inflation des coûts télécoms et de guerre en cours.
Pour les utilisateurs :
- C’est la promesse d’une connexion continue et abordable, quel que soit le pays de séjour.
- C’est aussi une incitation à développer des usages numériques transfrontaliers, comme le travail à distance, l’apprentissage en ligne ou la télémédecine.
Pour les opérateurs :
- C’est une opportunité de renforcer leur présence commerciale sur un marché en reconstruction.
- Mais aussi un enjeu de financement, si l’Union européenne ne compense pas les pertes liées à l’harmonisation tarifaire.
Une Europe numérique plus inclusive, mais à quel prix ?
L’intégration de l’Ukraine dans la zone d’itinérance européenne illustre le pouvoir des infrastructures numériques comme levier de rapprochement politique et culturel. À l’heure où la guerre redéfinit les frontières, la connectivité devient un acte de solidarité autant qu’un enjeu de souveraineté.
Cependant, cette avancée ne doit pas masquer les défis économiques, techniques et réglementaires qu’elle implique. Pour que l’initiative tienne ses promesses, il faudra un engagement constant des institutions, des opérateurs et des citoyens.
L’Europe numérique qui se dessine ne peut être ni exclusive, ni technocratique. Elle devra être résiliente, éthique et ouverte – à l’image de ce que pourrait incarner demain une Ukraine pleinement intégrée au projet européen.
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WeTransfer et l’IA : vos fichiers sont-ils utilisés sans votre consentement ?
Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 17/07/2025 à 11:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

Le contexte d’une polémique digitale explosive
Dans la foulée des récentes controverses liées à l’utilisation des données personnelles par les géants du web, comme Meta, c’est au tour de WeTransfer d’être dans la tourmente. Le service de transfert de fichiers, prisé par les professionnels de la création et les entreprises du monde entier, a dû faire face à une levée de boucliers suite à la modification de ses conditions générales d’utilisation. En ligne de mire : la possibilité que les fichiers partagés par les utilisateurs servent à entraîner une intelligence artificielle.
Alors que WeTransfer revendique plus de 80 millions d’utilisateurs mensuels dans 190 pays, la transparence autour de la gestion des données devient un enjeu stratégique. L’actualisation de la clause 6.3 a ainsi suffi à enflammer LinkedIn, X (ex-Twitter) et les forums de créateurs, inquiets d’une dérive éthique sur fond de course à l’IA.
Ce que dit vraiment WeTransfer à ce sujet.
La réaction de WeTransfer ne s’est pas fait attendre. Dans une interview accordée à la BBC le 15 juillet, un porte-parole de la plateforme a clarifié la portée de la mise à jour : oui, l’entreprise prévoit d’utiliser une intelligence artificielle, mais exclusivement à des fins de modération de contenu.
Autrement dit, l’IA ne serait mobilisée que pour détecter et bloquer les fichiers illégaux ou contraires aux conditions d’utilisation (contenus illicites, violents, etc.), sans transfert à des tiers ni utilisation pour entraînement d’IA générative. En parallèle, la firme assure que les fichiers des utilisateurs ne sont pas revendables ni exploités à des fins commerciales.
Les conditions d’utilisation mises à jour, incluant cette clarification, entreront en vigueur le 8 août 2025. Reste à savoir si cela suffira à restaurer la confiance.
L’enjeu : la course à l’IA face à la méfiance des utilisateurs.
Si la tempête semble évitée pour le moment, cet épisode met en lumière la fragilité du contrat de confiance entre plateformes et utilisateurs. L’exploitation des données pour entraîner des modèles d’IA, qu’elle soit réelle ou supposée, devient un sujet sensible à l’heure où les services cloud, de stockage ou de streaming veulent tirer parti de l’IA sans perdre leur base utilisateur.
Quelles perspectives pour les utilisateurs ?
Contrairement à Meta, qui assume pleinement le recours aux contenus publics pour entraîner ses modèles LLaMA, WeTransfer cherche à maintenir une image de neutralité et de sobriété technologique. Mais dans un paysage numérique où l’éthique de la donnée devient un avantage concurrentiel, même un flou lexical dans une clause contractuelle peut virer au bad buzz.
La controverse autour des nouvelles conditions d’utilisation de WeTransfer révèle une interrogation plus vaste, devenue centrale dans l’univers numérique : comment les plateformes en ligne peuvent-elles intégrer l’intelligence artificielle sans trahir la confiance de leurs utilisateurs ? Si l’IA offre des possibilités considérables en matière de modération, d’assistance ou d’optimisation des services, elle ne doit pas se construire au détriment de la vie privée, ni dans une opacité croissante.
Trois pistes concrètes émergent pour garantir un équilibre sain entre innovation technologique et respect des droits des usagers :
- Mettre en place une gouvernance plus transparente de l’entraînement des modèles IA, qui passerait par des rapports publics d’impact algorithmique, des audits indépendants des bases de données utilisées, et une documentation claire sur les cas d’usage. Une telle transparence permettrait aux utilisateurs de comprendre comment leurs fichiers ou données pourraient être utilisés, et d’en évaluer les conséquences.
- Développer des labels de confiance ou certifications éthiques. À l’instar des normes environnementales ou alimentaires, il devient en effet extrêmement urgent de créer des standards applicables aux outils numériques. Ces labels attesteraient d’un niveau d’engagement concret en matière de confidentialité, d’intégrité des données partagées et de limitation stricte de l’entraînement IA à des contenus explicitement autorisés.
- Instaurer systématiquement des mécanismes d’opt-in et d’opt-out. Trop de plateformes imposent par défaut l’adhésion à des traitements de données complexes. Revenir à une logique de consentement actif, renouvelable, granularisé, où chaque utilisateur peut activer ou désactiver l’utilisation de ses données pour des finalités spécifiques, semble essentiel.
Une responsabilité pleinement partagée.
Ce que révèle l’affaire WeTransfer, ce n’est pas seulement une erreur de communication ou une maladresse juridique, mais un décalage profond entre les stratégies des entreprises technologiques et les attentes de leurs usagers. Alors que l’intelligence artificielle devient une composante incontournable de l’expérience numérique, le respect de la vie privée et le contrôle des données doivent redevenir des piliers, et non des variables d’ajustement.
Face à cette tension croissante, la balle n’est pas uniquement dans le camp des plateformes. Régulateurs, développeurs, chercheurs et utilisateurs eux-mêmes ont un rôle à jouer pour définir les conditions d’un avenir numérique éthique, inclusif et souverain. Cela suppose d’assumer collectivement que l’innovation ne vaut que si elle est consentie. Et que l’intelligence artificielle, si elle veut inspirer confiance, devra elle aussi apprendre à rendre des comptes.
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Équilibre Fitness arrive sur OQEE : le sport à domicile version Free
Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 17/07/2025 à 10:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

Avec l’arrivée d’Équilibre Fitness sur l’interface OQEE by Free, les abonnés Freebox peuvent désormais accéder à une offre de sport à la demande sans quitter leur salon. Une initiative bienvenue qui s’inscrit dans une proposition plus large de diversification des contenus et des usages autour de la Freebox.
Un service de fitness accessible, sans matériel et encadré par des pros.
L’application Équilibre Fitness, déjà présente sur les Freebox Delta et Révolution depuis 2021, est aujourd’hui intégrée à l’ensemble des interfaces OQEE by Free : TV, web, mobile. Son positionnement ? Permettre à chacun de pratiquer une activité physique régulière sans matériel, à domicile, en suivant des vidéos courtes (6 à 25 minutes) et variées. Tous les cours sont assurés par des professionnels certifiés.
L’interface regroupe une quinzaine de disciplines (yoga, cardio, pilates, renforcement musculaire, focus abdos/fessiers…) et propose des programmes ciblés selon les objectifs des utilisateurs : remise en forme, perte de poids, tonification, etc.
Une offre d’essai gratuite mais … confuse.
Officiellement, les abonnés Free peuvent découvrir le service gratuitement pendant 7 jours, comme annoncé sur X (anciennement Twitter) et sur l’interface OQEE. Mais une fois en phase de souscription, un autre message apparaît : l’essai gratuit dure 30 jours. Confusion marketing ou mise à jour non appliquée ? Free devra clarifier rapidement cette information pour ne pas freiner l’adoption.
Une tendance forte : le sport digital à domicile.
L’intégration d’un service comme Équilibre Fitness dans un environnement télécom n’est pas anecdotique. Elle répond à une double tendance : l’augmentation du sport à la maison depuis la crise sanitaire et la volonté des opérateurs de proposer des services à forte valeur d’usage pour renforcer la fidélité client. Avec un abonnement à 9,99 €/mois, Équilibre Fitness se positionne sur le même segment que des applications très populaires comme FizzUp ou TrainMe, mais intégrée nativement dans un écosystème TV.
Une brique supplémentaire dans l’écosystème Freebox.
Avec OQEE, Free continue d’étoffer son offre de contenus pour aller au-delà des chaînes TV traditionnelles et s’inscrire dans la logique de plateforme. L’arrivée de services de méditation, de sport ou de culture dans l’univers Freebox permet à l’opérateur de cultiver une image d’accompagnateur de mode de vie, bien au-delà de son rôle d’accès à Internet.
Quelle suite pour l’expérience utilisateur ?
Si Free parvient à enrichir l’expérience Équilibre Fitness par des recommandations personnalisées, une continuité entre écrans et une meilleure intégration avec ses autres services (par exemple une synchronisation avec Freebox Connect pour tracker les habitudes), l’opérateur pourrait bien transformer sa box en hub de bien-être domestique.
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Freebox 4.9.8 : une mise à jour corrective indispensable ?
Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 17/07/2025 à 09:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

Hier, Free a déployé une nouvelle mise à jour de son Freebox Server, estampillée 4.9.8, pour l’ensemble de ses box récentes : Freebox Révolution, Delta, Ultra et Pop. Si elle n’apporte pas de nouveautés spectaculaires, cette version corrige plusieurs bugs notables qui affectaient l’expérience utilisateur.
Trois bugs corrigés, trois usages fondamentaux.
Première correction importante : la téléphonie sur Freebox Révolution et Mini 4K, lorsqu’elles étaient utilisées en mode Backup 4G, ne fonctionnait pas correctement. Cette mise à jour rétablit le service vocal dans ce mode de secours, essentiel pour rester connecté même lors d’une panne ADSL ou fibre.
Deuxième correctif : le VPN WireGuard, prisé pour sa légèreté et sa sécurité, subissait des interruptions. Le problème a été identifié et corrigé, permettant un usage fluide et stable du tunnel VPN sur les Freebox compatibles.
Troisième correction, plus technique : le réseau Wi-Fi invité en 5 GHz ne s’activait pas correctement lorsque des radars étaient détectés – une limitation liée au respect de la réglementation DFS (Dynamic Frequency Selection). Le comportement attendu est maintenant restauré.
Une mise à jour simple, mais essentielle.
Pour appliquer cette mise à jour, un redémarrage suffit – depuis l’interface Freebox OS ou en redébranchant/rebranchant le Server. Aucun paramétrage complexe ni intervention technique n’est nécessaire, ce qui la rend accessible à tous les abonnés, même les moins aguerris.
Une stratégie de fiabilisation continue.
Free poursuit ici sa stratégie de fiabilisation de ses services, sans attendre de grosses versions système. Cette approche, similaire à celle des systèmes d’exploitation modernes, permet de traiter rapidement les dysfonctionnements signalés par les utilisateurs ou détectés en interne.
Une attente : l’ajout de nouvelles fonctionnalités ?
Si cette mise à jour est bienvenue, certains freenautes attendent de véritables ajouts fonctionnels sur leur Freebox. Des demandes récurrentes reviennent dans les forums : compatibilité avec HomeKit, meilleure intégration des objets connectés, ou encore options avancées de réseau local.
Cette version 4.9.8, bien qu’intermédiaire, s’inscrit dans une démarche de qualité continue chez Free. Elle répond concrètement à des problèmes techniques qui pouvaient altérer l’expérience au quotidien. Reste à savoir si les prochaines mises à jour seront plus ambitieuses en termes de nouveautés fonctionnelles.
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Pornhub, Youporn, Redtube : le retrait stratégique d’Aylo face au flou français sur la vérification de l’âge
Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 17/07/2025 à 08:08:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

En France, la régulation et la vérification de l’âge sur les sites proposant des contenus pour adultes continue de faire débat. Le groupe Aylo, propriétaire de Pornhub, Youporn et Redtube, a annoncé une nouvelle fois le blocage de ses sites pour les utilisateurs français. En cause : l’obligation de vérifier l’âge des internautes, confirmée par le Conseil d’État. Ce nouvel épisode révèle à quel point la mise en œuvre de cette régulation soulève des tensions entre protection des mineurs, libertés individuelles et efficacité technique.
Un retrait en réaction à une obligation légale renforcée.
Le 9 juillet 2025, le Conseil d’État a tranché : 17 sites pornographiques, dont ceux du groupe Aylo, doivent impérativement mettre en place un dispositif fiable de vérification de l’âge de leurs visiteurs. Une obligation relancée après des mois de bataille juridique, durant lesquels Aylo avait temporairement rouvert l’accès à ses sites suite à une suspension de la mesure par la justice.
Désormais, Pornhub, Youporn et Redtube sont de nouveau inaccessibles en France. Les visiteurs sont accueillis par un message accusant l’État français de « ne pas protéger les mineurs » et de « mettre en péril la vie privée des adultes ». Aylo considère que le flou juridique entourant les modalités techniques de cette vérification nuit autant à l’objectif de protection qu’au respect des libertés numériques.
Le débat sempiternel entre liberté numérique, protection de l’enfance et responsabilité industrielle.
Le retrait des plateformes d’Aylo pose plusieurs problèmes de fond. D’abord, il met en lumière l’absence d’un standard technique clair. Le Conseil d’État impose une vérification de l’âge, mais n’indique pas précisément quel outil utiliser (application, preuve d’identité, tiers de confiance…). Or, les plateformes estiment qu’une solution efficace porterait atteinte à la vie privée des utilisateurs, notamment en liant leur identité civile à leur consommation de contenus pour adultes.
Ensuite, ce retrait massif laisse un vide qui pourrait avoir un effet inverse à celui recherché : détourner les jeunes utilisateurs vers des plateformes illégales ou non régulées, souvent hébergées hors UE, bien plus permissives en matière de modération, de données personnelles et de protection contre les dérives.
Enfin, la réaction d’Aylo interroge sur le modèle économique des grandes plateformes pornographiques. L’accès libre est la base de leur trafic, de leur rentabilité publicitaire et de leur position dominante. Toute barrière à l’entrée, même légitime, remet en cause cet équilibre. Le bras de fer est donc autant politique que financier.
Quelles alternatives pour une vérification efficace et proportionnée ?
Plusieurs pistes sont susceptibles d’émerger à l’avenir :
- Une solution de vérification déportée sur les appareils, comme le propose Aylo, en rendant les téléphones ou ordinateurs capables de filtrer par défaut les contenus sensibles. Cela poserait toutefois d’importants défis techniques et soulèverait des questions de responsabilité (constructeurs, parents, éditeurs ?).
- Une initiative souveraine portée par l’Arcom, avec un tiers certificateur indépendant garantissant anonymat et contrôle d’accès. Une idée déjà discutée mais encore loin d’une mise en œuvre concrète.
- Un débat élargi à la protection des mineurs sur internet en général, en lien avec la parentalité numérique, l’éducation aux médias et la régulation des plateformes sociales, où les contenus sexualisés sont parfois diffusés hors cadre légal.
Une alerte pour le modèle réglementaire européen.
La décision d’Aylo de quitter une nouvelle fois le marché français souligne les limites d’une régulation trop floue ou trop rigide. Elle pose une question majeure pour l’Europe : peut-on concilier libertés numériques, responsabilité des plateformes et protection efficace des mineurs sans sacrifier l’un au profit de l’autre ? Ce débat mérite mieux qu’un affrontement front contre front. Il appelle à une architecture de solutions techniques, éducatives et juridiques concertées, qui reste encore à inventer.