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Freenews :

L'actualité des Freenautes, de Free et sa Freebox, Free Mobile, Freebox TV, FTTH et des télécoms
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Free relance une offre combinée Freebox + mobile sur Veepee : à quoi s’attendre ?

Freenews par Isabelle Deromas Lebocq il y a 8 h et 50 min - Favoriser ||| Lu/Non lu

balise alt = offre Freebox + forfait mobile

À chaque nouvelle campagne sur Veepee, Free réussit à attiser la curiosité. Ce mardi 17 juin à 19h, l’opérateur lancera une nouvelle offre spéciale combinant une Freebox et un forfait mobile. Pour les abonnés comme pour les observateurs du secteur, l’enjeu dépasse le simple tarif promotionnel : il s’agit d’un levier de fidélisation, de conquête et de visibilité. Que cache cette nouvelle formule, et pourquoi ce type d’opération mérite-t-il toute notre attention ?

Une nouvelle offre Freebox + mobile annoncée sur Veepee.

Free a confirmé qu’une nouvelle offre spéciale sera lancée dès ce mardi 17 juin à 19h sur la plateforme de déstockage Veepee. Fidèle à ses habitudes, l’opérateur ne dévoile pas tous les détails à l’avance. Mais les précédents donnent des indices précieux. En mars dernier notamment, une offre Freebox Révolution Light à 19,99 €/mois, couplée à un forfait mobile 5G illimité gratuit pendant un an, avait rencontré un franc succès. De quoi créer une attente forte sur la nature de cette nouvelle proposition.

La mécanique Veepee permet à Free de cibler une clientèle attentive aux bonnes affaires, tout en s’évitant les lourdeurs d’une communication grand public. Il s’agit aussi d’un canal privilégié pour tester des bundles et jauger la réceptivité du marché à des combinaisons d’abonnement innovantes.

Free renforce sa stratégie de convergence.

En relançant une offre combinée Freebox + mobile, Free poursuit une stratégie bien huilée de convergence fixe-mobile. Ce modèle, déjà adopté par Orange, SFR ou Bouygues, permet de réduire le churn (taux de résiliation) tout en augmentant l’ARPU (revenu moyen par abonné). Mais contrairement à ses concurrents, Free adopte une approche plus souple, sans engagement, et souvent plus agressive en prix.

Ces offres ne sont pas uniquement marketing. Elles traduisent aussi une volonté de capitaliser sur la complémentarité des réseaux fixes et mobiles, en maximisant la valeur par client. Proposer un forfait 5G illimité à 0 € pendant un an, comme en mars, permet à Free de promouvoir son réseau mobile tout en incitant les abonnés Freebox à ajouter des lignes mobiles dans le foyer.

On peut également y voir une réponse indirecte aux offres couplées proposées par Sosh, RED ou B&You, qui cherchent à séduire une clientèle jeune et connectée. L’avantage de Free réside dans sa capacité à jouer sur l’effet de volume, en se positionnant comme un opérateur unique pour toute la famille.

Ce que Free pourrait proposer cette fois-ci.

Si Free suit le modèle de mars, on pourrait s’attendre à une formule incluant la Freebox Révolution Light ou la Pop, accompagnée d’un forfait 5G généreux à prix ultra-réduit (voire gratuit). Mais l’opérateur pourrait également introduire une nouvelle combinaison :

  • une Freebox Ultra Essentielle ou Révolution Light,
  • un forfait intermédiaire à tarif préférentiel (9,99 € ou 4,99 €),
  • voire des services inclus ou remisés (Netflix, OQEE Ciné, etc.).

En tout état de cause, le calendrier n’est pas anodin. Juin est une période stratégique : examens, déménagements, vacances en préparation. Un moment clé pour séduire de nouveaux abonnés ou inciter au changement d’opérateur.

Une opération à surveiller de près

Free ne se contente pas de brader ses offres. Chaque opération sur Veepee est une expérimentation grandeur nature. En jouant la carte de la rareté (temps limité, accès réservé) et du prix choc, l’opérateur crée un effet d’urgence et teste ses hypothèses de marché. Le rendez-vous du 17 juin mérite d’être suivi, car il pourrait préfigurer les futures offres groupées Free Family ou l’arrivée de nouveaux services couplés.

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Blocage des sites pirates : le sport change de régime en 2025

Freenews par Isabelle Deromas Lebocq il y a 9 h et 25 min - Favoriser ||| Lu/Non lu

balise alt = sites pirates streaming

Le piratage sportif reste un fléau pour les ayants droit, les diffuseurs et, à terme, pour les amateurs eux-mêmes. Car si les retransmissions illégales séduisent par leur gratuité, elles privent les ligues et plateformes de revenus cruciaux. En France, la lenteur des mécanismes de blocage face à ce phénomène est régulièrement pointée du doigt, notamment en comparaison avec d’autres pays européens plus réactifs. Une nouvelle loi adoptée par le Sénat en juin 2025 promet de changer la donne en simplifiant drastiquement les procédures. Mais à quel prix, et pour quelle efficacité réelle ?

Une loi qui promet un blocage « industriel » des sites pirates.

Le 11 juin 2025, le Sénat a adopté une proposition de loi portée par le sénateur Laurent Lafon, qui modifie en profondeur l’article L.333-10 du Code du sport. Ce texte, largement soutenu par les ayants droit audiovisuels et sportifs, introduit un mécanisme automatisé de blocage des sites pirates, sans nécessiter une saisine préalable de l’Arcom, autorité administrative indépendante jusque-là chargée de ces demandes.

Le blocage restera conditionné à une décision judiciaire initiale. Mais ensuite, pendant la durée de l’événement sportif ciblé, les ayants droit pourront signaler en temps réel les nouvelles URL, serveurs ou adresses IP utilisées par les pirates. Les opérateurs télécoms et intermédiaires techniques devront alors agir sans délai, en coupant l’accès aux contenus incriminés, y compris les week-ends. Cette possibilité vise notamment à corriger une lacune majeure du système actuel : l’inertie administrative hors jours ouvrés, qui offre aux diffuseurs pirates une fenêtre d’action confortable.

Une avancée technique et symbolique, mais des défis persistants.

Cette réforme répond à une critique récurrente : l’inefficacité relative du dispositif français face à des systèmes plus réactifs comme au Royaume-Uni ou en Italie. En 2023, la France bloquait environ 5 000 sites pirates par an, quand ses voisins parvenaient à en neutraliser plusieurs milliers en quelques jours lors de grands événements. DAZN, diffuseur actif dans plusieurs pays européens, avait même publiquement déploré ce retard français.

En théorie, le nouveau dispositif permettra un « blocage dynamique » proche de celui déjà pratiqué pour les sites de streaming illégaux de cinéma et de séries. Mais les spécificités du sport – diffusion en direct, multiplicité des canaux de repli – complexifient l’équation. Car malgré la promesse d’un système automatisé, il faudra que les FAI coopèrent sans délai, et que les informations transmises soient exactes, ce qui suppose des moyens humains et techniques renforcés chez les ayants droit.

Autre enjeu soulevé : le blocage par IP. Il s’agit ici d’aller au-delà des simples URL en ciblant directement les serveurs sources. Cette méthode, plus radicale, s’inspire des pratiques britanniques qui utilisent le « IP blocking » pendant les matchs de Premier League. Elle permet une désactivation plus rapide mais pose aussi la question du surblocage potentiel (sites légitimes partageant l’IP) et de la proportionnalité de la mesure.

Le piratage : une valse hésitation entre efficacité technique et débats juridiques.

Si cette réforme est saluée par les diffuseurs et les fédérations sportives, elle soulève plusieurs débats. D’abord, celui de l’équilibre entre lutte contre la fraude et libertés numériques. Certains acteurs du numérique alertent sur le risque de décisions automatisées aux contours flous, sans garanties suffisantes pour les hébergeurs ou les intermédiaires techniques. En supprimant l’étape de l’Arcom, le système gagne en rapidité, mais perd en contrôle indépendant.

Ensuite, se pose la question de l’évaluation du dispositif : comment mesurer son efficacité réelle, et surtout son impact dissuasif ? Car les sites pirates, souvent hébergés à l’étranger, changent régulièrement d’infrastructure. Le jeu du chat et de la souris pourrait donc continuer, malgré le renforcement législatif.

Enfin, la réussite de cette loi dépendra largement de la mobilisation des opérateurs télécoms. S’ils sont techniquement en mesure d’appliquer ces blocages, encore faut-il qu’ils soient dotés des outils adéquats, et que les procédures soient claires et uniformes. Le régulateur devra aussi s’assurer que le dispositif ne génère pas de ralentissements ou de coupures injustifiées pour les usagers.

Une loi test pour la régulation numérique sectorielle.

Ce nouveau texte peut être vu comme une expérimentation à grande échelle d’une régulation plus agile, ciblée, et sectorielle du web. Le sport sert ici de laboratoire, mais d’autres secteurs culturels – musique, jeux vidéo, presse – pourraient suivre si le modèle s’avère concluant. Cela marque peut-être la fin d’un modèle de régulation généraliste, trop lent face à la viralité des contenus numériques.

Certains juristes, comme Cédric Manara (Google), ou des spécialistes de la régulation numérique tels que Joëlle Toledano (ex-ARCEP), ont déjà plaidé pour des mécanismes plus adaptatifs, proches de la « régulation algorithmique ». La proposition Lafon pourrait incarner cette logique : allier contrôle judiciaire initial, réactivité technique, et responsabilisation des intermédiaires.

La France à l’heure du blocage express, mais sous vigilance.

En accélérant le blocage des sites pirates pendant les événements sportifs, la France tente de reprendre la main sur un sujet explosif à l’ère du tout-streaming. Cette réforme marque un tournant législatif important, à la fois en termes de méthode et d’ambition. Mais elle soulève aussi de vraies interrogations sur la gouvernance de l’internet, les libertés numériques et la place laissée aux contre-pouvoirs. Il ne s’agit pas seulement de frapper plus vite, mais aussi de frapper juste. La suite se jouera dans les tribunaux, dans les data centers… et sur les écrans des supporters.

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Prime Video : Amazon double la pub, les abonnés grincent

Freenews par Isabelle Deromas Lebocq il y a 9 h et 51 min - Favoriser ||| Lu/Non lu

balise alt = publicité Prime Video

Prime Video avait promis une expérience fluide. Elle sera désormais rythmée par des coupures publicitaires plus longues. Depuis l’introduction de la pub début 2024, Amazon a discrètement augmenté sa durée : on passe de 2 à 3 minutes à 4 à 6 minutes de publicité par heure. Officiellement, c’est pour soutenir les créateurs et garantir des tarifs compétitifs. Officieusement, c’est une mutation profonde du modèle économique du service. Et les abonnés, eux, n’ont pas vraiment eu voix au chapitre.

La pub sur Prime Video devient donc la norme

Lorsqu’Amazon a introduit la publicité sur Prime Video en 2024, la méthode a surpris : pas de formule gratuite financée par la pub comme chez Spotify ou YouTube, mais un modèle inversé. Tous les abonnés Prime ont reçu la version avec publicité par défaut. Pour s’en débarrasser, il fallait payer un supplément, ce qui crée une double monétisation : par l’abonnement, et par la pub.

Dès le départ, Amazon avait délibérément opté pour une approche douce : une pression publicitaire modeste, de l’ordre de 2 à 3 minutes par heure, afin d’habituer progressivement les utilisateurs à cette nouvelle réalité. Mais cette phase d’acclimatation était une stratégie bien pensée. En juin 2025, comme l’a relevé Adweek, la durée est passée à 4 à 6 minutes par heure. Soit un doublement du volume publicitaire en moins de 18 mois.

Ce changement, peu visible pour le grand public, a été communiqué directement aux annonceurs. Amazon indique analyser l’impact potentiel sur l’expérience utilisateur, ainsi qu’une baisse anticipée du CPM (coût pour mille impressions). Le message est clair : la plateforme ajuste ses paramètres en fonction de ses revenus, pas des attentes des abonnés.

Prime Video : un virage progressif, mais assumé

Pourquoi Amazon mise sur la publicité imposée ?

Le marché mondial du streaming est sous tension. La course aux abonnements ralentit, les contenus exclusifs coûtent toujours plus cher, et les marges se resserrent. Dans ce contexte, la publicité devient un levier incontournable. Tous les grands acteurs l’ont compris : Netflix, Disney+, Max (ex-HBO), Peacock… Tous proposent désormais des formules financées par la pub. Mais Amazon va plus loin.

Au lieu d’introduire une offre à prix réduit avec publicité, Amazon impose la pub à tous les abonnés Prime Video. Il faut payer un supplément pour revenir à l’expérience sans interruption. C’est une stratégie à rebours de la promesse initiale du streaming : proposer un accès illimité et sans pub. Là, Amazon retourne le modèle : on paie pour être abonné, puis on paie à nouveau pour éviter la pub.

Pourquoi ce doublement n’est pas une surprise ?

Dès octobre 2024, Amazon avait averti ses investisseurs de sa stratégie : augmenter progressivement le volume de publicité pour maximiser ses revenus publicitaires sans trop heurter l’expérience utilisateur. Ce type d’approche progressive est connu dans les industries culturelles : on introduit un changement en douceur, puis on l’accélère une fois l’habitude installée.

Aujourd’hui, les 4 à 6 minutes de pub par heure restent inférieures aux standards de la télévision linéaire, qui peut aller jusqu’à 13 à 16 minutes par heure aux États-Unis. Mais la tendance est claire : Prime Video se rapproche d’un modèle télévisuel, sans en assumer le nom.

Le streaming “premium avec pub” devient la norme ok, mais à quel prix ?

Cette politique s’inscrit dans une tendance plus large : la fin du mythe d’un streaming sans publicité. En 2025, presque toutes les plateformes majeures proposent une version avec pub. Mais chez Amazon, la spécificité, c’est l’absence de choix initial. Le public n’a pas tranché, la plateforme a décidé pour lui.

Pour l’instant, les réactions des abonnés restent contenues, sans doute parce que Prime Video reste inclus dans un package plus vaste (livraison, musique, stockage, etc.). Mais cette approche pourrait à terme provoquer un malaise croissant. Le sentiment d’être captif d’un modèle évolutif, où les conditions changent sans concertation, nourrit un climat de méfiance.

Amazon suit une logique de rentabilisation maximale : chaque minute de visionnage devient monétisable, chaque utilisateur un vecteur de revenus. C’est une vision de la plateforme comme un espace marchand total, où le contenu n’est qu’un support à la valorisation publicitaire. Un modèle assumé, mais qui éloigne Prime Video de sa vocation initiale de service premium.

La publicité Prime Video, nouvel horizon ou ligne rouge ?

Le virage opéré par Amazon n’est pas un simple ajustement technique. Il illustre un basculement profond dans la manière dont les plateformes conçoivent leur rapport à l’abonnement, à la publicité et aux attentes des utilisateurs.

Prime Video devient un laboratoire du streaming payant avec publicité imposée. Un modèle où l’abonné finance à la fois l’accès et la monétisation. Si cette approche s’installe durablement, elle pourrait reconfigurer l’ensemble du secteur.

Mais jusqu’à quand les utilisateurs accepteront-ils de payer pour voir de la publicité ? Le streaming peut-il rester perçu comme une alternative premium si les interruptions se multiplient ?

La vraie question n’est peut-être pas combien de minutes de pub sont diffusées, mais qui fixe les règles dans une relation entre plateforme et abonné devenue asymétrique. Et à ce jeu, Amazon semble déjà avoir pris une longueur d’avance.

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SES rachète Intelsat : l’Europe muscle sa stratégie satellite

Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 12/06/2025 à 12:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

balise alt = rachat SES Intelsat

Face à l’expansion fulgurante de Starlink et à la montée en puissance d’Amazon Kuiper, l’Europe riposte. Bruxelles vient d’autoriser le rachat du géant américain Intelsat par le groupe SES, basé au Luxembourg. Cette opération à 2,8 milliards d’euros pourrait redessiner l’équilibre mondial du marché de l’internet par satellite. Mais suffit-elle pour combler le retard technologique et stratégique de l’Union européenne dans la guerre des constellations ?

Une opération validée par Bruxelles pour renforcer l’Europe spatiale

Annoncé en avril 2024, le projet de rachat d’Intelsat par SES vient d’être validé par la Commission européenne. Cette dernière a estimé que la fusion « ne posait pas de problème de concurrence dans l’Espace économique européen », ouvrant la voie à une consolidation transatlantique sans condition.

SES (Société Européenne des Satellites), connue pour sa flotte Astra et ses services de diffusion télévisée, absorbe ainsi un acteur américain historique, spécialiste de la connectivité en orbite moyenne (MEO) et haute (GEO). Ce rapprochement permettrait à l’ensemble SES-Intelsat de renforcer sa position sur le marché mondial très disputé de la connectivité spatiale.

Mais pour que le mariage devienne effectif, il manque encore une autorisation clé : celle des autorités américaines, qui devront également se prononcer.

En quoi ce rachat SES Intelsat change la donne pour l’Europe

Cette opération permet à SES, l’un des derniers champions européens du satellite, de gagner en échelle face à des géants déjà bien implantés comme Starlink (plus de 6 700 satellites en orbite basse) ou Amazon Kuiper, qui vient de lancer ses premiers prototypes.

Mais ce n’est pas tout puisque la manoeuvre ne suffira pas à concurrencer Starlink à armes égales. Le SES et Intelsat restent positionnés sur des orbites moyennes ou géostationnaires, avec des temps de latence supérieurs et une couverture plus limitée pour l’internet mobile global. En revanche, la complémentarité pourrait venir de partenariats intelligents : Intelsat coopère déjà avec OneWeb, la constellation LEO d’Eutelsat.

Ce que l’on doit y voir c’est surtout un signal politique autant qu’économique ; l’Europe entendant affirmer son indépendance face à la domination américaine et chinoise dans l’espace. À l’heure où la connectivité est un enjeu de souveraineté, ce rapprochement transatlantique à majorité européenne résonne comme une tentative de rééquilibrage.

Pour clore le tout, le programme IRIS² de l’Union européenne, prévu pour 2027, ambitionne de créer une constellation souveraine européenne. Avec une SES renforcée par Intelsat, l’UE pourrait compter sur un acteur solide pour participer à ce projet, en complément des ambitions d’Eutelsat-OneWeb.

Un marché en orbite basse… mais en tension haute

Le marché de la connectivité par satellite se polarise autour de l’orbite basse (LEO), prisée pour ses faibles latences et son maillage dense. Starlink domine, mais Kuiper, OneWeb et bientôt d’autres acteurs, comme Telesat (Canada) ou la Chine, veulent leur part du gâteau.

Dans ce contexte, l’Europe part de loin. Si SES et Intelsat combinent leur savoir-faire et renforcent leurs coopérations en LEO, ils pourraient devenir des fournisseurs stratégiques d’infrastructures pour les services critiques, notamment les réseaux résilients, les zones blanches ou les communications militaires.

Un premier pas vers une souveraineté orbitale européenne ?

Le rachat d’Intelsat par SES n’est pas une réponse immédiate à Starlink. Mais c’est un mouvement défensif particulièrement important pour éviter la marginalisation de l’Europe dans la course aux constellations. Si le feu vert américain arrive, l’opération pourrait faire émerger un géant hybride, à mi-chemin entre la vieille école du satellite et les ambitions modernes de connectivité globale.

Reste à savoir si cette alliance portera ses fruits face à l’innovation disruptive des acteurs LEO, ou si l’Europe devra encore monter en puissance via ses propres constellations. IRIS², SES renforcé, OneWeb… et si 2025 marquait le vrai début d’un espace numérique souverain ?

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Meta et TikTok contestent les frais DSA devant la justice européenne

Freenews par Isabelle Deromas Lebocq le 12/06/2025 à 11:00:00 - Favoriser ||| Lu/Non lu

balise alt = frais DSA Meta TikTok

La bataille entre Bruxelles et les géants du numérique monte d’un cran. Ce 11 juin, Meta et TikTok ont ouvert un double front juridique contre la Commission européenne, contestant les frais que leur impose le Digital Services Act. À travers leurs avocats, les deux plateformes dénoncent des calculs « opaques », « invraisemblables » et « discriminatoires » selon Reuters. L’affaire se joue devant la deuxième plus haute juridiction de l’Union européenne, et pourrait avoir des conséquences durables sur la régulation du Web en Europe.

Le DSA en cause : des frais jugés flous et injustifiés

Adopté en 2022, le Digital Services Act impose aux 19 plus grandes plateformes numériques de l’UE des frais annuels de surveillance, équivalents à 0,05 % de leur chiffre d’affaires mondial. L’objectif : financer le travail de supervision de la Commission européenne pour garantir leur conformité.

Mais Meta et TikTok contestent frontalement la méthode de calcul utilisée :

  • Meta reproche à la Commission de se baser sur les résultats financiers consolidés du groupe, et non de la filiale européenne concernée. Son avocat Assimakis Komninos dénonce une méthode qui va “à l’encontre de l’esprit de la loi”.
  • TikTok, représentée par Bill Batchelor, parle de chiffres “gonflés” et de méthodes “discriminatoires”, accusant la Commission de compter deux fois les mêmes utilisateurs (notamment ceux qui changent d’appareil) et de faire payer les plus rentables pour l’ensemble du système.

Une querelle de chiffres ou un débat de fond ?

Derrière les considérations comptables, c’est un bras de fer politique et idéologique qui se joue. Pour la Commission européenne, l’assujettissement à ces frais est justifié : les géants du numérique doivent participer aux coûts de la régulation qu’ils rendent nécessaires. Comme l’a rappelé Lorna Armati, avocate de la Commission :

“Lorsqu’un groupe a des comptes consolidés, ce sont ses ressources globales qui comptent. Les entreprises ont reçu les informations nécessaires.”

En d’autres termes : qui profite du marché européen doit en assumer les responsabilités.

Mais du côté des plateformes, la pilule ne passe pas. Le sentiment d’un traitement inéquitable, d’une réglementation punitive et d’une absence de transparence se fait entendre. TikTok insiste notamment sur le caractère “excessif” du plafond des frais, surtout quand l’entreprise est en phase de croissance mais pas encore rentable.

Une décision attendue pour 2026, mais déjà un précédent

La Cour générale de l’Union européenne (deuxième plus haute instance après la CJUE) rendra son jugement courant 2026. Les affaires, enregistrées sous les références T-55/24 (Meta Platforms Ireland) et T-58/24 (TikTok Technology), pourraient créer un précédent important sur la manière dont l’Europe finance sa régulation du numérique.

Si la Cour donne raison aux plateformes, c’est tout l’édifice des frais DSA qui pourrait vaciller. À l’inverse, une validation renforcerait la Commission dans sa volonté de faire payer les “gatekeepers” pour leur place dominante.

Entre régulation et rébellion, une bataille qui fait jurisprudence

Le contentieux entre Meta, TikTok et Bruxelles dépasse la simple question des chiffres. Il interroge le modèle même de régulation européenne du numérique : qui paie ? Comment ? Et avec quelle légitimité ?

À l’heure où l’UE multiplie les textes structurants (DSA, DMA, AI Act), ce bras de fer montre à quel point la souveraineté réglementaire européenne reste fragile face aux géants technologiques. Mais il montre aussi que les règles ont changé : l’ère de l’autorégulation molle est révolue. Désormais, c’est au juge européen de dire jusqu’où va le droit de regard de Bruxelles.

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